vendredi 20 avril 2012

Un peu plus d'aluminium dans votre déodorant ?


Beaucoup de déodorants antitranspirants ont recours aux sels d'aluminium, qui réduisent les sécrétions corporelles. Problème : certains dépassent la norme préconisée par les autorités sanitaires. Avec quels effets sur la santé ? 60 Millions de Consommateurs tire la sonnette d'alarme.

De l'aluminium dans les déodorants : voilà une découverte qui pourrait surprendre beaucoup de consommateurs. L'aluminium est pourtant bel et bien présent dans nombre de ces produits, sous forme de sels d'aluminium, qui ont la propriété de réduire la transpiration. Quand les déodorants classiques se contentant de masquer les odeurs, les déodorants antitranspirants (ou antiperspirants) ajoutent donc une délicate touche métallique à leur cocktail.

Mais si le corps humain contient naturellement de très faibles quantités d'aluminium, à doses plus importantes, il peut devenir toxique, et tout particulièrement pour les cellules nerveuses. Un danger notamment mis en lumière dans les années 70 avec des cas de "démence des dialysés" (l'aluminium étant aussi présent dans le dialysat). L'utilisation de l'aluminium dans les produits sanitaires (ou dans l'alimentation, puisqu'il sert aussi d'additif alimentaire) est donc soumise à des règles strictes. En ce qui concerne les cosmétiques, l'Afssaps a préconisé dans un rapport d'octobre dernier un taux maximal de 0,6%. Le mensuel 60 Millions de Consommateurs, dans une étude qui doit être publiée au mois d'avril, a cherché à déterminer si ce seuil était bien respecté. Avec des résultats très mitigés.

Ne pas utiliser après s'être rasé

Les 14 antitranspirants testés pour le magazine de l'Institut national de la consommation contiennent au final des teneurs "très variables d'un produit à l'autre". "Elles se situent entre 0,19% et 2% d'aluminium pur", selon le mensuel. Six références (3 pour femme et 3 pour homme) contenaient ainsi des concentrations en aluminium supérieures au taux maximal de 0,6%. 60 Millions de Consommateurs a également testé un déodorant à la pierre d'alun naturelle, présentée comme une alternative à l'aluminium, montrant qu'il contenait aussi de l'aluminium (moins de 0,3%).

Le magazine relève par ailleurs un problème d'information des consommateurs. Dans son rapport, centré sur les antitranspirants, l'Afssaps, tout en écartant l'hypothèse d'un risque cancérogène induit par l'exposition à l'aluminium par voie cutanée, avait rappelé ses effets toxiques reconnus (neurotoxicité, atteinte osseuse, anémie) et recommandé de "ne pas utiliser les produits cosmétiques contenant de l'aluminium sur peau lésée". D'où la nécessité "d'informer le consommateur que les produits antitranspirants ou déodorants ne doivent pas être utilisés après le rasage ou en cas de lésion de la peau". L'Afssaps recommandait alors "que cette information figure sur le conditionnement". 60 Millions de Consommateurs relève dans son essai que si "globalement, les modes d'emploi et précautions d'usage figurent bien sur les emballages", "aucune référence ne fournit la mention complète recommandée par l'Afssaps : ne pas utiliser après le rasage ou en cas de lésion de la peau".

Source : TF1.fr

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